La Belle Ferronnière

La Belle Ferronnière est un tableau de 62 x 44 cm peint entre 1495 et 1497 sur un panneau en bois de noyer et exposé au Musée du Louvre à Paris.



Catégories :

Maîtresse d'un roi de France - Tableau de Léonard de Vinci - Bijou - Accessoire de mode - Mode féminine - Œuvre conservée au Louvre

La Belle Ferronnière
Léonard de Vinci, Entre 1495 et 1497
Huile sur panneau
62 × 44 cm
Musée du Louvre

La Belle Ferronnière est un tableau de 62 x 44 cm peint entre 1495 et 1497 sur un panneau en bois de noyer[1] et exposé au Musée du Louvre à Paris. Il est attribué à Léonard de Vinci ainsi qu'à son atelier.

Données historiques

Le tableau est mentionné pour la première fois en 1642 dans les collections royales de Fontainebleau[2], comme œuvre de Léonard de Vinci représentant «une Duchesse de Mantoue». Les mêmes collections possédaient le portrait d'une femme de profil reconnue tout au long du XVIe siècle comme un portrait de «la Belle Ferronnière»[3] (surnom donné à l'une des maîtresses supposées de François Ier). Une confusion fut faite dans l'inventaire établi en 1709 par Bailly. Le tableau de Léonard reconnu jusque là comme le portrait d'une Dame de Mantoue fut rebaptisé La Belle Ferronnière[4]. Il est passé à la postérité sous ce nom.

Le modèle

Elle est représentée de trois quart, sa tête tournée vers le spectateur mais son regard le fuyant. Elle porte une scuffia, un bonnet en arrière de la tête. Une ferronnière, une bandelette nouée à l'arrière de la tête, ornée d'un camée ou d'une pierre précieuse (une parure à la mode en Lombardie) ceint son front.

Son identité est problématique. On a la certitude que le tableau date de la première période milanaise de Léonard de Vinci. Vu la richesse des ornements et le soin mis à les rendre, vu le rang de Léonard au sein de la Cour de Ludovico Sforza, le modèle ne peut être qu'une personnalité importante.

Sylvie Béghin propose Béatrice d'Este (1475 -1497), l'épouse de Ludovico Sforza, à cause de la ressemblance entre la Belle Ferronnière et le buste de Béatrice d'Este par Christoforo Romano, et parce que la famille d'Este était venant de Mantoue.

L'hypothèse la plus commune est celle de Lucrezia Crivelli, qui devint la maîtresse de Ludovico Sforza à partir de 1495 (d'où la datation, entre 1495 et 1497 où elle donne naissance à un fils de Ludovic Sforza). Elle est proposée pour la première fois en 1804 par Carlo Amoretti[5]. C'est lui qui rapproche le portrait de 3 épigrammes du Codex Atlanticus où est vantée la beauté de Lucrezia, surtout dans le second :

Hujus, quam cernis, nomen Lucretia. Divi
Omnia cui larga contribuere manu,
Rara huic forma data est . Pinxit Leonardus, amavit
Maurus, pictorium primus hic, ille ducum.


«Celle dont il s‘agit s'appelle Lucretia. Les Dieux
La dotèrent de l'ensemble des don avec générosité.
Rare est la beauté qui lui fut donnée. Léonard la peignit
Le Maure l'aima, l'un le premier des peintres, l'autre des princes.»

Ainsi Léonard aurait peint deux des maîtresses de Ludovic Sforza : Cecilia Gallerani, La Dame à l'hermine et Lucrezia Crivelli, la Belle Ferronnière.

Analyse

Le tableau suscita bien des interrogations. Certains spécialistes préféraient y voir l'œuvre de Giovanni Boltraffio ou de Francesco Melzi, plutôt que celle de Léonard. Actuellement on peut affirmer avec certitude que le tableau provient de l'atelier de Léonard de Vinci. Des analyses ont montré que la Dame à l'Hermine et la Belle Ferronnière proviennent du même tronc d'arbre. Qui plus est l'examen aux rayons X a montré de grandes ressemblances avec la Joconde, malgré de nombreux repeints (la coiffe à l'origine ne recouvrait pas les oreilles, la mâchoire droite a été retouchée). Magdeleine Hours en conclut que «le tableau a été terminé par une autre main, ou qu'il a subi des transformations du temps même du maître[6]».  Mais il est plus complexe d'évaluer la part de Léonard et celle de ses élèves dans ces repeints.

Malgré sa célébrité, le tableau a quelquefois été jugé sévèrement. Wassermann soulignait «la lourdeur de l'étoffe» et «le rythme lent et soigné de nœuds et des plis des manches». On reprochait les bijoux rendus avec légèrement trop de précision[7]. Mais Kenneth Clark a reconnu lui-même que "la tradition du portrait milanais exigeait que les vêtements et les bijoux soient traités avec une certaine raideur d'apparat"[8].

Le parapet qui barre le premier plan a aussi été reconnu comme une maladresse, mais, tout comme le fond uniformément sombre, il provient de la tradition, si vivace à Milan, des portraits d'Antonello de Messine (qu'on retrouve par exemple dans le Portrait d‘homme, dit le Condottiero, du Louvre).

Peut-être conviendrait-il plutôt d'insister, comme Pedretti[9], sur les traits du visage «qui ne sont pas souligné comme dans une terre cuite, mais semblent émerger dans un jeu d'ombres et de lumières», anticipant par là ce que sera la Joconde. Pietro. C Marani, lui, a insisté sur le «reflet de lumière rosé qui éclaire la joue gauche», Léonard appliquant ici ses recherches sur les reflets colorés «qui résultent de l'effet de [la] lumière frappant une surface colorée»[10].  


Notes et références

  1. Frank Zöllner Léonard de Vinci, tout l'œuvre peint et graphique, Taschen, 2003, p. 228
  2. Père Dan, Trésor des Merveilles de la maison royale de Fontainebleau, Paris 1642.
  3. Délivré par Bernard Berenson à Bernardino dei Conti
  4. Sylvie Béguin, Léonard de Vinci au Louvre, 1983, rmn, p. 81.
  5. Carlo Amoretti, Memorie storiche su Leonardo da Vinci, Milan, 1804, p. 39.
  6. Magdeleine Hours, la peinture de Léonard de Vinci vue au laboratoire, dans l'Amour de l'Art, n° 67-68-69., 1954, . p. 17-74.
  7. Jack Wasserman, Léonard de Vinci, le Cercle d'Art, 1993.
  8. Kenneth Clark, Leonard de Vinci, le Livre de Poche1967, p. 105-106
  9. Carlo Pedretti, Leonardo, A Study in Chronology and Style, p. 67-68.
  10. Pietro. C. Marani, Léonard. Une carrière de peintre, 1999 (édition française : Actes Sud / Motta 1999), p. 178-183

Voir aussi

Recherche sur Google Images :



"La belle Ferronnière - Léonard de ..."

L'image ci-contre est extraite du site www.dromadaire.com

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (317 x 408 - 24 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_Ferronni%C3%A8re_(L%C3%A9onard_de_Vinci).
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 16/03/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu