Mouchoir

Un mouchoir est un morceau de tissu ou de papier, essentiellement utilisé pour l'hygiène et la commodité corporelles, surtout pour se moucher.



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Portrait d'homme avec un mouchoir de col autour du cou[1].

Un mouchoir est un morceau de tissu ou de papier (cellulose), essentiellement utilisé pour l'hygiène et la commodité corporelles, surtout pour se moucher.

Le mouchoir est le plus souvent de forme carrée, en tissu simple. Cette forme a énormément varié dans l'histoire, et elle ne va pas de soi. Du mouchoir de dentelle de Cholet au mouchoir-éponge japonais, le mouchoir a évolué. Il se décline actuellement sous des formes résultant de facteurs économiques, de la mode, ou encore des progrès de l'hygiène.

Cet objet domestique si commun ne se laisse pas cerner aisément. Bien sûr, le fait d'être utilisé pour se moucher est un premier trait pertinent pour définir le mouchoir. Mais s'il existe une industrie du mouchoir, produisant des tissus particulièrement conçus pour se moucher, fréquemment on a fait un mouchoir d'un morceau de tissu prévu à l'origine pour un tout autre usage, et vice versa on transforme fréquemment le mouchoir en brassard, en doudou ou en chiffon, selon les obligations du moment.

Facilement transportable et fréquemment à portée de main, il remplace un nombre énorme d'objets à l'occasion : on bouche un trou, on éponge une plaie, on fait un nœud avec son mouchoir, qu'on peut transformer en bandeau, en brassard, ou encore en signe d'adieu.

Cet objet de première obligation a par conséquent pour caractéristique principale d'avoir une origine et une utilisation quelquefois particulièrement éloignées de l'acte de se moucher. Il quitte alors sa fonction hygiénique ou de commodité.

Le mouchoir, d'origine hygiénique et d'emploi culturel

Icône de détail Articles connexes : Politesse, Hygiène, Nez, Rhume et Oto-rhino-laryngologie.

Se moucher dans un mouchoir est par conséquent sa raison d'être première, même s'il en existe d'autres. Cet objet est particulièrement marqué moralement quelle que soit la société reconnue : se moucher est un acte quelquefois poli et quelquefois impoli selon les cultures, ou même à l'intérieur d'une même société, selon le contexte.

Dans le même ordre d'idée, le mouchoir est le plus souvent rangé, en France, dans la poche d'un vêtement. Mais l'ensemble des sociétés ne connaissent pas les vêtements à poches[2], et l'usage du mouchoir a toujours varié d'une société ou d'une époque à l'autre : il a quelquefois pu être une marque manifeste voulue par le porteur du mouchoir, ou précisément un objet à dissimuler au maximum.

Origines d'un objet d'utilité hygiénique

Deux hankachi japonais en tissu éponge : pour s'éponger le front. Hankachi (????) est un emprunt abrégé de l'anglais handkerchief signifiant «mouchoir», dérivé de kerchief, lui-même emprunt déformé de l'ancien français couvre-chef.

Mouchoir est dérivé du verbe (se) moucher (fin du XVe siècle), du verbe latin muccare, lui-même dérivé de muccusmucus»). En français, le sens d'une utilisation hygiénique ou du moins corporelle du morceau de tissu est par conséquent marqué dès l'origine du mot. Dans d'autres langues, par contre, le terme pour mouchoir reflète d'autres utilisations : ainsi, en anglais, le handkerchief et le tissue sont deux objets bien différents (mouchoir en tissu et mouchoir en papier). Le handkerchief (littéralement, «couvre-chef de main») semble d'un emploi plus vestimentaire ou coquet — le kerchief, «mouchoir de tête», est une ancienne coiffe rudimentaire (voir plus bas, le dessin de Millet). En italien, au contraire, si le fazzoletto est une pièce de tissu pour se moucher ou pour servir de foulard, l'autre mot existant est la pazzuella, pièce de tissu à tout faire : l'italien fait une différence entre deux types de mouchoirs en tissu. Dernier exemple, le néerlandais zakdœk se compose de zaksac») et de dœk («toile, morceau»)  : dans les trois langues prises pour exemple, l'aspect textile du mouchoir est essentiel et , dans certaines langues, le mouchoir se rattache même, d'une manière ou d'une autre, aux vêtements (en particulier au foulard, en italien ou en polonais). Le mouchoir est par conséquent avant tout une pièce de tissu disponible, devenue mouchoir de facto.

Antiquité

Les Grecs et les Romains ne connaissaient pas le mouchoir. Pour les Romains, une pièce de tissu existait cependant, mais qui servait à s'éponger le front : le sudarium (terme de la même famille que sueur et sudation). Il était d'usage de se moucher avec les doigts. Ce n'est qu'à la Renaissance qu'en Occident les mœurs évoluèrent, surtout par une valorisation du mouchoir par les moralistes. Érasme, par exemple, dans La Civilité puérile , en 1530 (chapitre I)  :

«Se moucher avec son bonnet ou avec un pan de son habit est d'un paysan ; sur le bras ou sur le coude, d'un marchand de salaisons. Il n'est pas bien plus propre de se moucher dans sa main pour l'essuyer ensuite sur ses vêtements. Il est plus décent de se servir d'un mouchoir, en se détournant, s'il y a là quelque personne honorable.»

Les matrones romaines auraient[3] cependant, dès le IIIe siècle après J. -C., découvert le muccinium pour se moucher, dérivé de la mappa (pièce de tissu conçue pour s'éponger le front). Quant aux anciens Égyptiens, ils auraient connu le mouchoir, ayant un génie (Héqas, Ḥqȝs) personnifiant le mouchoir des divinités.

Parallèlement, un mouchoir d'évêque est apparu : il s'agissait en premier lieu d'un suaire à proximité de l'officiant pour que ce dernier se mouchât ou s'épongeât le front durant la messe. Par la suite, il est devenu un objet de distinction, non utilisé pour sa fonction d'origine. On parle aussi de doigtier ou de linge de crosse.

France et Occident

Femme noble avec mouchoir
Femme du XVIe siècle avec mouchoir

En Occident, ce n'est par conséquent qu'après le Moyen Âge que le mouchoir est un objet connu, quoique pas nécessairement répandu. Cette relative rareté n'empêche pas qu'il soit utilisé par l'ensemble des classes de la population (au contraire de la fraise, par exemple). Le mouchoir existe dans le théâtre de Molière (L'Avare, 1668)  :

«Qui se sent morveux, qu'il se mouche !»

Si le fait de se moucher était — en Europe — entré dans les mœurs comme le prouve cette citation, le mouchoir en lui-même n'était pas objet particulièrement courant. Un bout de tissu, même un morceau de haillon, restait un luxe pour nombre de personnes des couches inférieures de la population, et la citation ci-dessus évoque le fait de se moucher, et non le mouchoir. Le mouchoir n'a jamais été un objet de première obligation : se moucher dans ses doigts, ou sur un pan de son manteau, a été jusqu'au milieu du XXe siècle un acte répandu.

Se moucher en public

De ces différences d'utilisation entre pays découlent, fort logiquement, des différences de fabrication du mouchoir. Au Japon, jusque dans les années 1990, le mouchoir était en toile, comme en France. Cependant il ne servait jamais à se moucher. En effet, pour se moucher, les Japonais utilisent exclusivement les mouchoirs jetables[4] (voir infra, fin de l'article), la toile permettant de s'essuyer les mains ou à s'éponger le front, la nuque, etc. Cette fonction principale d'essuyage entraîna la naissance massive de tissu-éponge au détriment de la toile simple, moins pratique (voir plus haut la photo des deux hankachi). Actuellement, on peut dire que le mouchoir de toile simple a presque disparu du Japon.

Du reste, même le mouchoir en papier est peu utilisé au Japon pour se moucher, et ceci malgré les efforts du tissue-san de San-X. Se moucher devant quelqu'un est assez vulgaire ; peut-être est-ce porter une attention excessive et condamnable envers son propre confort.

Se moucher en privé

L'acte de se moucher en privé paraît aller de soi, parce qu'il ne gêne, par définition, personne. Ce serait sous-estimer le marquage du mouchoir, du moins en France : se moucher, c'est obéir à un mode de comportement issu de la société, d'où le refus (surtout chez certains adolescents) d'obéir à ce mode de comportement, et les reniflements bruyants qui s'ensuivent, en privé ou non. Se moucher, dans un mouchoir ou non, est cependant un acte hygiénique important ; ne pas se moucher est la cause de nombreuses infections. Comme tout démarquage, il dépend d'un choix de groupe : si ne pas se moucher est une mode passagère et récurrente, elle n'est jamais systématique.

On voit à travers ce cas précis (français) que se moucher peut être un acte poli (même s'il nécessite une certaine discrétion), tandis qu'il peut être de la plus grande vulgarité ailleurs.

Le mouchoir moralisé

Longtemps, toute expression du corps, comme celle du mouchage, fut exclue de la peinture. Mais le Réalisme l'autorisera à partir du XIXe siècle. Ici, détail d'Un enterrement à Ornans de Courbet (1850).
Dans ce même tableau, le personnage central, qui serait impassible dans une toile classique, est ici peint le visage dissimulé par un mouchoir banal. Le mouchoir est ici une expression Réaliste du corps trivial mais digne dans sa trivialité[5].

Ainsi, le mouchoir peut servir à éponger ses larmes (voir le film Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier, 1979, mais en particulier ci-contre les détails du tableau de Gustave Courbet Un enterrement à Ornans), ou prétexte à cacher ces larmes pour de multiples raisons. Pour mémoire, rappelons cette définition d'Ambrose Bierce (Dictionnaire du Diable)  :

«Mouchoir (n)  : petit carré de soie ou de toile qui permet de accomplir diverses fonctions ignobles, touchant le visage, et spécifiquement utile aux enterrements pour cacher l'absence des larmes.»

Le mouchoir est , dès peu après sa généralisation, un objet qui reçoit une marque morale, si ténue soit-elle ; cela est le cas de bon nombre d'expressions corporelles, à l'instar du mouchage, comme le rire, le bâillement, le soupir, etc. Montaigne, dans les Essais, estime que toute coutume est relative et qu'après tout, se moucher dans ses doigts est peut-être plus propre que confiner son mouchoir dans sa poche ; et que c'est gâcher bien du linge propre :

«Desrobons icy la place d'un compte. Un gentil-homme François se mouchoit tousjours de sa main (chose tres-ennemie de nostre usage) defendant là dessus son faict : et estoit fameux en bonnes rencontres : Il me demanda, quel privilege avoit ce salle excrement, que nous allassions luy apprestant un beau linge delicat à le recevoir ; et puis, qui plus est , à l'empaqueter et serrer soigneusement sur nous. Que celà devoit faire plus de mal au cœur, que de le voir verser ou que ce fust : comme nous faisons toutes nos autres ordures. Je trouvay, qu'il ne parloit absolument pas sans raison : et m'avoit la coustume osté l'appercevance de cette estrangeté, laquelle néenmoins nous trouvons si hideuse, lorsqu'elle est recitee d'un autre païs. [6]»

Si le mouchoir est à l'origine un objet d'utilité corporelle, dès la Renaissance, se moucher ne va plus de soi : ce morceau de tissu est déjà, et probablement depuis longtemps, un objet en partie culturel. Il fait partie d'une panoplie et , que le mouchoir soit pratique pour se moucher ou non, il reçoit comme tout autre vêtement des marques qui indiquent particulièrement exactement à quelle classe appartient le porteur.

Gustave Flaubert a décrit un des usages du mouchoir dans son roman L'éducation sentimentale :

«De temps en temps il s'essuyait le front avec son mouchoir de poche roulé en boudin, et qu'il portait sur sa poitrine, entre deux boutons de sa redingote verte. [7]»

Juger quelqu'un à l'aune de son mouchoir

Icône de détail Articles détaillés : Morale, Étiquette (code) et Psychologie sociale.
Un mouchoir de dentelle (XVIIIe siècle).

Le mouchoir moral

Le mouchoir fut une marque ostentatoire de richesse, selon la qualité de sa broderie, de ses contours, de ses motifs. La dentelle et la broderie sont les aspects les plus apparents de la richesse ostentatoire : ainsi, l'inventaire de Clémence de Hongrie, reine de France, veuve de Louis le Hutin, ne contenait, lors de sa mort en 1328, qu'un «esmouchoir de soye broudé»[8].

L'ajout d'une marque culturelle (moralisante) dans le mouchoir par-dessus son caractère utilitaire basique explique peut-être que le mouchoir a été particulièrement tôt une marque ostentatoire de richesse.

Tout d'abord (Moyen Âge), les différences entre les mouchoirs tiennent plus au confort qu'à l'ostentation : une personne riche possède des mouchoirs confortables, de tissu et d'aspect agréables. Mais tant que la société française se hiérarchise et que chacune de ses parties jauge l'autre (période proto-industrielle), les marques moralisantes de l'aspect extérieur se multiplient, et le mouchoir en est une : d'objet d'un plus ou moins grand confort, il passe objet qui plus est ou moins grande ostentation.

Au XIXe siècle, le mouchoir fait partie intégrante d'une tenue vestimentaire codée[9].

Le mouchoir fait ainsi partie de la panoplie de l'honnête homme (Érasme, ibid. )  :

«S'il survient quelque chose de si risible qu'on ne puisse se retenir d'éclater, il faut se couvrir le visage avec son mouchoir ou avec la main.»

Mais tant que le mouchoir est instrument d'une morale de l'hygiène, il est aussi instrument de la morale tout court : il est notable que le Tartuffe tend un mouchoir à Dorine afin qu'elle cache sa poitrine (Molière, Le Tartuffe, 1664)  :

«Tartuffe (il tire un mouchoir de sa poche)  :
Ah ! mon Dieu, je vous prie,
Avant que de parler prenez-moi ce mouchoir.
Dorine :
Comment ?
Tartuffe :
Couvrez ce sein que je ne saurois voir :
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.»

Si le mouchoir n'est pas ici, en soi, regardé par la morale, par contre il en est un magistral agent (le mot «mouchoir» est positionné à la rime, ce qui lui confère une certaine importance).

Le mouchoir est par conséquent progressivement devenu un véritable vêtement, recevant les marques morales réservées à ces accessoires qu'il convient de porter d'une certaine manière, tels l'ombrelle, le gant ou le chapeau.

Le mouchoir snob

Détail de Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (Antoine-Jean Gros[10]). À gauche, derrière Bonaparte, un officier se protégeant la bouche d'un mouchoir ; à droite, un infirmier turc préparant des charpies.

Parallèlement à l'usage moral ou moraliste du mouchoir, s'est développée une utilisation vestimentaire du mouchoir. À partir du XVIe siècle, les personnes riches veulent non seulement le confort (mouchoir doux), mais également l'apparence du confort (mode ostentatoire des variantes de broderie, par exemple). Par conséquent le mouchoir commence à être vêtement, même s'il est un vêtement utilitaire et pas toujours un objet de vrai luxe. Il entre alors dans la panoplie de construction de l'apparence.

Il existe un exemple remarquable de cette utilisation codée du mouchoir. C'est le tableau d'Antoine-Jean Gros (ci-contre), qui montre le général Bonaparte et , derrière lui, un officier particulièrement affecté par l'odeur des pestiférés de Jaffa. Le fait de mettre son mouchoir sur le nez pour se dissimuler une odeur désagréable n'est pas remarquable en soi, et c'est presque un geste naturel, à but hygiénique. Par contre, ce qui est remarquable, c'est que le peintre l'ait représenté. Il rapporte ainsi en effet une manière particulièrement affectée de se servir d'un mouchoir, et c'est là montrer l'hiatus entre cet officier et les pestiférés, hiatus presque insoutenable pour l'officier, mais aboli par Bonaparte, courageux, au premier plan (même s'il s'agit, du reste, d'un héroïsme paradoxal, puisque Bonaparte est entouré de personnages inhabituels et malades).

C'est ce mouchoir «snob» qui participe, par contraste, au caractère épique du tableau : au contraire de cet officier, Bonaparte a pu soutenir l'odeur des pestiférés — mais également leur vue, si on considère que la vue seule pousse le général à mettre le mouchoir à la fois sur le nez et sur la bouche, pour s'empêcher, probablement, de vomir de dégoût.

Il est ainsi de nombreux cas où le mouchoir évolue selon facteurs extérieurs à l'hygiène. Mais le mouchoir est un objet qui peut aller jusqu'à perdre sa fonction première, pour servir dans des occasions sans aucun rapport avec l'hygiène.

Un mouchoir pour tout autre chose que se moucher

Icône de détail Articles détaillés : Sémiotique, Signe et Publicité.

Le mouchoir qui remplace un autre objet à l'improviste

Le mouchoir, de par sa forme carrée, a pu servir, dans sa diagonale, de bâillon, de corde, etc.  : ainsi, Alexandre Dumas rapporte que Louis XVI aurait été exécuté les mains liées par un mouchoir, le monarque refusant la corde que le bourreau Sanson imposait aux condamnés habituels (Alexandre Dumas, Causeries, 1854)  :

«Alors, [Sanson] s'approcha, et , du ton le plus respectueux : «Avec un mouchoir, Sire» dit-il. À ce mot Sire, qu'il n'avait pas entendu depuis si longtemps, Louis XVI tressaillit ; et , comme au même moment son confesseur lui adressait quelques mots du carrosse : «Eh bien, soit ; toujours cela, mon Dieu !» dit-il. Et il tendit les mains.»

Le mouchoir est un objet parfait pour servir de corde quand on manque de celle-ci : le mouchoir en tissu, utilisé dans sa diagonale et non par un côté, est particulièrement solide et se déchire difficilement. En outre il a l'avantage du confort et de l'épaisseur ; on bâillonne difficilement quelqu'un avec une corde, si ce n'est en serrant particulièrement fort et de façon que le bâillonné ouvre continuellement la bouche sans pouvoir articuler un seul mot : un mouchoir dans ce cas est bien moins cruel et moins inconfortable qu'une corde.

D'une façon plus générale, le mouchoir est un objet qui peut en remplacer énormément d'autres. On ne peut faire la liste exhaustive des services que peut rendre une simple pièce de tissu bordurée. Avec un mouchoir, on a pu soutenir un bras blessé, serrer un garrot, réveiller quelqu'un par des sels imbibés dans le mouchoir ou au contraire l'endormir s'il s'agit de chloroforme, arrêter une hémorragie : les usages médicaux sont innombrables. Mais notons aussi qu'on peut faire des signaux de fumée, nouer un balluchon ou même envelopper un pique-nique (mouchoir plutôt à carreaux rouges et blancs, en tissu grossier ou en bure ; — un grand chiffon de toile épaisse ferait tout de même mieux l'affaire).

Le mouchoir permet toujours d'éponger, humidifier, dépoussiérer, cirer ou faire briller ses chaussures, essuyer un objet, s'essuyer le front en sueur, jouer à colin-maillard ou au jeu du mouchoir, transporter des pièces de monnaie[11], fêter la fête de la Mocadorada en Catalogne, donner un soufflet pour provoquer en duel (en évitant ainsi de toucher le souffleté de la main). Utilisation toujours particulièrement pratique (voir le dessin infra de Millet de la paysanne coiffée d'un mouchoir), dans Le Crabe aux pinces d'or, Tintin se sert d'un mouchoir pour se protéger la tête du soleil de plomb du désert : et de même, les premiers marathoniens se coiffaient d'un mouchoir lors de leur course, mouchoir qui fut ensuite supplanté par la casquette avec visière sur la nuque.

Mais il est remarquable que le mouchoir soit particulièrement utilisé dans les danses telles que la marinera et le tondero péruviens, ou la tumba francesa du Congo. Dans les danses yiddish, le tikhele (mot signifiant «mouchoir») est utilisé pour éviter le contact direct entre les partenaires de sexes différents, tandis que dans le syrtos grec, les partenaires se tiennent par le mouchoir, mais de façon à donner plus d'amplitude à la danse. Le mouchoir peut être aussi exclusivement décoratif, comme dans la danse turque nommée Alí Paşa et codifiée par Bora Özkök, où le mouchoir est tenu par les meneurs qui sont à l'extrémité d'une ligne de danseurs[12].

Le mouchoir est en définitive une sorte d'«objet relais», particulièrement utilisé hors de son usage d'origine.

Le mouchoir, dans toutes ces utilisations, conserve une part de son utilité première, qui est d'être un tissu pour se moucher, c'est tout : au contraire du doudou par exemple, qui est un mouchoir fabriqué exprès pour un usage spécifique (voir le tableau infra pour les usages spécifiques).

Enfin, c'est quand il remplace le langage lui-même, devenant par exemple signe ou signal, que le mouchoir s'éloigne vraiment de son utilité première, tout en n'étant fabriqué que dans le même but premier et modeste, se moucher.

L'usage sémiotique du mouchoir

En effet, le mouchoir peut être support d'écriture ou même signe — ne serait-ce que pour alerter du danger de la longueur excessive d'un objet transporté par une voiture (le mouchoir accroché est alors rouge ou d'une couleur vive afin d'être plus visible) ou, à l'occasion, attaché quelque part pour tout signal[13], un poteau, une fenêtre, etc. Cet objet on ne peut plus polyvalent a longtemps servi, entre autres, à marquer la place du cœur du fusillé, servant ainsi de cible au peloton d'exécution.

Mais c'est probablement pour dire adieu lors de départs qui durent en longueur, comme lors de l'éloignement d'un navire, que le mouchoir remplace vraiment la langue. Car ici le mouchoir ne signale pas uniquement la présence de quelqu'un quelque part : il est l'intermédiaire essentiel d'une émotion implicite qui ne peut plus être portée par les mots.

Pour une sémiotique du mouchoir. Adieu sur le Mersey, Tissot, 1881[14].

«À l'horizon, des voiles fuyaient vers la mer, des cheminées de steamers déployaient, sur le gris laiteux et perlé du ciel, de longues banderoles moutonnantes, pareils à des exilés qui agitent leurs mouchoirs, en signe d'adieu, aussi longtemps qu'ils sont en vue des rives aimées. Des mouettes éparpillaient des vols d'ailes blanches sur la nappe verdâtre et blonde, aux dégradations si douces et si subtiles qu'elles désoleront éternellement les marinistes.»

(Georges Eekhoud, La Nouvelle Carthage).

Et la séparation romantique des fiancés a fréquemment été exaltée grâce au stéréotype du mouchoir agité :

«Elle a l'air toute sérieuse, et je la vois de loin, debout, qui agite son mouchoir, comme font les châtelaines dans les livres, lorsque leur fiancé s'en va.»

(Jules Vallès, L'Enfant ; ici le romantisme est parodié).

Mais il peut aussi être le réceptacle du parfum[15] de l'être aimé, qui perdure quelque temps après la séparation ; il peut aussi être un intermédiaire galant : l'amoureux ramassant le mouchoir tout chargé toujours du parfum de celle qui l'a volontairement fait tomber est un topos de la littérature amoureuse.

Remplacer le langage semble être une destinée éternelle du mouchoir, et cela sous diverses formes : signaux de loin (voir supra), signes d'appartenance, ordres divers (la couleur du mouchoir rouge de Gobineau symbolise le meurtre à commettre dans ce roman), ou encore signal pour dire que la voie est libre, ou dangereuse, ou qu'il y a un imprévu (le mouchoir est fréquemment un message crypté).

Le mouchoir blanc, signe de neutralité. Irlande, peinture murale commémorative du Bloody sunday.

Ainsi dans La Chartreuse de Parme, Clélia et Fabrice, qui ne peuvent physiquement pas se voir, utilisent le mouchoir comme signe que tout va bien ; plus loin dans le roman, le mouchoir devient même support d'un texte (imprimé, non brodé) et il est alors un objet d'une haute mondanité que Stendhal tourne en dérision :

«Au Moyen-Âge, les Lombards républicains avaient fait preuve d'une bravoure identique à celle des Français, et ils méritèrent de voir leur ville entièrement rasée par les empereurs d'Allemagne. Depuis qu'ils étaient devenus de fidèles sujets, leur grande affaire était d'imprimer des sonnets sur de petits mouchoirs de taffetas rose lorsque arrivait le mariage d'une jeune fille appartenant à quelque famille noble ou riche.»

Dans ce même roman, les poèmes ou messages imprimés sur un mouchoir reviennent plusieurs fois ; il s'agit en quelque sorte d'un papier de luxe et , si le mouchoir n'est plus le message en lui-même, il y participe.

Cette destinée sémiotique d'un objet banal n'est pas anodine : l'humain utilise, pour communiquer, ce qu'il a à sa disposition : bouche, main, trace rédigée, pourquoi pas un mouchoir, objet si répandu, si pratique et si adaptable à des tâches variées ? Et pas nécessairement par obligation : au début du XXe siècle, il n'était pas rare d'imprimer des instructions militaires et autres modes d'emploi sur des mouchoirs en tissu.

En cas de force majeure un mouchoir peut cependant se révéler providentiel. Ainsi pour Mahé de La Bourdonnais qui, emprisonné à la Bastille, sans plus rien pour écrire, coucha sa défense sur un mouchoir avec de la suie et du marc de café pour toute encre.

Le mouchoir ritualisé

Le mouchoir comme support d'écriture a cela de spécifique, que lorsque on referme le mouchoir, on ne voit pas ce qu'on y a rédigé ; or, à la différence du livre, le mouchoir porte en lui une dénotation d'intimité. Donc le mouchoir support d'écriture n'est pas forcément un support par défaut de papier ; les mouchoirs contenant les poèmes lombards sont évidemment des supports choisis, au contraire du mouchoir de Mahé de La Bourdonnais (voir ci-haut).

Cette connotation intime du mouchoir a fondé certains rites. Ainsi, en Iran, lors de la fête de Chaharshanbeh suri, on fait un nœud dans un mouchoir ou un tissu et on demande au premier passant de défaire le nœud afin d'éloigner la malchance de quelqu'un (c'est la tradition de Gereh-gosha-ee). De même, dans la Maison de Marie, sur les hauteurs d'Éphèse, en Turquie, les pèlerins occidentaux insèrent dans un mur des prières ou des messages rédigés sur toute sorte de papiers, surtout des mouchoirs (en tissu ou jetables).

Dans le monde entier ainsi qu'à l'ensemble des époques, le mouchoir revêt par conséquent une utilité assez éloignée de ses fonctions d'origine. Ritualisé, il est un objet banal qui devient particulièrement personnel.

Le mouchoir vestimentaire

Dessin de Millet, Tête de paysanne coiffée d'un mouchoir, vers le milieu du XIXe siècle[16]
Un mouchoir de col au XIXe siècle
Assortiment de costume : le mouchoir qui dépasse de la poche.

Au-delà ou en même temps qu'une fonction rituelle, le mouchoir a pu avoir une fonction abstraite, objet pur de code mondain totalement déconnecté de toute utilisation pratique. Le mouchoir comme vêtement semble en effet hésiter entre utilité concrète et mode superfétatoire. Il fait partie des premiers vêtements à laisser apparaître de manière ostentatoire, soit la marque du fabriquant ou du vendeur, soit les chiffres personnalisés du possesseur du mouchoir.

Un mouchoir peut particulièrement bien servir d'objet de mode, autour du cou[17], sur la tête, surtout pour se protéger du soleil, entre autres exemples, durant la saison chaude en Afrique (le mouchoir est alors nommé moussor[18]) ou chez les travailleurs de bords de mer en France. En effet les mouchoirs de tête flottants étaient particulièrement répandus jadis chez les gens qui travaillaient sous le soleil, et a donné de nombreux dérivés, telle la quichenotte (ou kissnot) des ramasseuses d'huîtres des îles du littoral atlantique (Oléron, , etc. ) ou de la côte elle-même[19].

Les limites entre le mouchoir et l'écharpe ou d'autres vêtements deviennent alors assez floues, même si l'expression mouchoir de col (voir image supra) est analogique : il ne s'agit pas vraiment d'un mouchoir autour du cou, à proprement parler.

D'autre part, le mouchoir peut être le moyen d'une véritable ostentation non de richesse, mais de mœurs. Dans les années 1970, à San Francisco, est apparue l'utilisation de la couleur du mouchoir de costume pour indiquer l'homosexualité du porteur. La couleur donnait une indication sur les prédilections sexuelles de la personne. Ce n'est qu'un aspect du mouchoir comme marque d'appartenance à un groupe ; à défaut d'objet plus correct, les supporteurs ont quelquefois recours à des mouchoirs de couleur pour indiquer ostensiblement l'équipe qu'ils supportent.

Mais le mouchoir peut cumuler un statut d'accessoire vestimentaire et une fonction rituelle, comme le montre son utilisation politique. En effet le mouchoir passé au bras ou étalé sur le front devient un brassard ou un bandeau improvisé. L'improvisation est un aspect essentiel de certaines actions politiques, syndicales, etc. (par exemple une grève). Les partisans d'une cause populiste ont dans le passé facilement pris cet humble bout de tissu pour signe de ralliement ; ainsi des membres actifs du Movimento dos Pioneiros au Portugal et leurs brassards rouges, à la base un mouchoir. On comprend tandis que le mouchoir, s'il reste un objet modeste, peut quelquefois devenir outil essentiel à des objectifs élevés — et que c'est cette modestie elle-même qui peut servir la cause échéante.

De tels signes de ralliement apparaissent fréquemment spontanément, à l'improviste : le mouchoir, ici encore, est objet par défaut. Mais tant que la banderole de mouchoirs improvisée devient un drapeau reconnu, on produit des drapeaux dans un format standardisé, à partir de tissu prévu à cet effet : le mouchoir retourne alors à son utilisation première.

Ainsi cet objet ne pourra jamais occuper des fonctions plus nobles que par défaut, malgré le grand nombre de ses utilisations envisageables.

Rarement cependant, il peut occuper une place non par défaut mais par prédilection : dans certains sports, les supporteurs d'une équipe agitent des mouchoirs pour marquer leur désaccord avec les dispositions de celles-ci, au lieu de siffler par exemple[20]. Dans une corrida, différentes couleurs de mouchoirs sont utilisées pour divers signaux du public au président de la corrida, du président au torero, etc. A titre d'exemple, le mouchoir blanc indique le soutien du public au torero ; le mouchoir vert du président est le signe qu'il faut changer un taureau blessé ou défectueux. Il y a peu de temps (1991), la couleur orange a été introduite, signifiant la grâce accordée par le président au taureau[21] (voir Corrida). Comme toute coutume, probablement ces dernières sont-elles spontanées à leurs origines, qu'elles ont peut-être communes, provenant du même pays, l'Espagne[22].

En général le mouchoir, malgré ses nouvelles fonctions, sera resté un objet censé être de première utilité, même s'il a pu n'être qu'un pur objet de mode. L'appellation même de mouchoir le renvoie à sa basse extraction et le contraint à rester un objet des plus communs. Le sème de l'hygiène nasale en est indissociable.

Le mouchoir à double fonction : pour se moucher, mais également récupéré par la propagande

La publicité utilise quelquefois des espaces inattendus. À gauche, la réclame est imprimée directement sur l'enveloppe du paquet de mouchoirs. À droite, un carton publicitaire est inséré entre les mouchoirs et l'enveloppe du paquet[23].

Le mouchoir, objet domestique et commun de grande diffusion au début du XXe siècle, a servi de support à une propagande nationaliste imagée. Ainsi, en France, on a pu voir des cocardes tricolores et autres symboles patriotiques sur des mouchoirs des années 1900.

Un autre exemple de récupération propagandiste, plus récent, se situe dans le Japon contemporain. Les entreprises font distribuer des paquets de mouchoirs gratuits dans la rue ; cette distribution aux passants est particulièrement répandue. Sur les paquets de mouchoirs sont imprimées des publicités (sans rapport avec les mouchoirs jetables). Le mouchoir sert ainsi de support d'une publicité polie (offerte avec le mouchoir, proposée et non imposée).

Cette distribution a un succès relatif ; d'un côté, les Japonais utilisent peu les mouchoirs en public (voir supra)  ; d'un autre côté, l'aspect gratuit et le fait qu'on peut utiliser un mouchoir en papier pour n'importe quelle tâche hygiénique permettent malgré tout un certain succès à cette méthode publicitaire. Preuve en est , la diversification des publicités : avant les années 1990, on ne trouvait que des réclames pour des banques ou des téléphones roses. Actuellement, le paquet de mouchoir est devenu un espace publicitaire comme les autres[24].

Tableau des principales utilisations du mouchoir

Le mouchoir : un objet d'une polyvalence extrême
Utilisation prévue et affectant la forme ou la qualité du mouchoir Utilisation non prévue, à défaut d'objet plus correct
Se moucher
Le doudou : essuyer le visage d'un enfant
Le mouchoir-éponge : s'essuyer le front/servir de gant de toilette
Faire montre d'un certain confort ou d'une certaine richesse (dentelle, broderies, etc. )
Support d'écriture :
Mouchoir à cocarde, armoiries, chiffres, etc.
Poèmes, publicités, propagande, instructions militaires imprimées ou brodées

La mode du mouchoir

La forme carrée du mouchoir : une forme royale ?

Entre 1771 et 1783, l'Académie royale des Sciences fait publier les Descriptions des arts et métiers, faites ou acceptées par Messieurs de l'Académie royale des sciences de Paris. L'ouvrage contient des articles particulièrement précis sur la taille des mouchoirs, mouchoirs de col et autres bonnets de nuit.

Le mouchoir était de toute forme, ronde, carrée, triangulaire, toutes étant techniquement aussi utiles les unes que les autres pour se moucher. Cependant, au XVIIIe siècle, Marie-Antoinette fit remarquer que la forme carrée était plus correcte ; Louis XVI, ensuite, imposa ce format au mouchoir par des lettres patentes en 1785.

La forme carrée est restée jusqu'à nos jours, quoique le mouchoir n'ait, du point de vue hygiénique, nul besoin de standardisation.

L'Encyclopédie répertorie plusieurs usages du mouchoir comme accessoire de mode (voir tableau ci-après). Du XVIIIe siècle au XXe siècle, l'évolution de la forme du mouchoir dépendra de deux facteurs croisés : la relative standardisation d'une part et , d'autre part, l'utilisation de mode, qui se fait quelquefois (assez rarement[25]) à partir de mouchoirs prévus dès l'origine de leur fabrication pour être des coiffes ou des accessoires de costume.


Une normalisation de la taille

Un mouchoir carré à rayures : le grand classique.

Après Louis XVI, la standardisation de la taille est essentiellement due à l'industrialisation et la commercialisation du mouchoir : avec elles apparurent en effet les réplications à grande échelle, en particulier pour un objet aussi commun et répandu. Mais notons immédiatement un bémol : il s'est agi d'une standardisation de facto et non de jure, c'est-à-dire que chaque manufacture fabriqua des mouchoirs d'une taille unique, sans aucune règle commune avec les autres manufactures. C'est toujours le cas actuellement : si l'automatisation des métiers à tisser permet une taille semblable au millimètre près pour chaque modèle de mouchoir d'un même fabricant, par contre chaque fabricant a ses propres patrons. Ce n'est pas le cas pour les chaussures, la longueur maximale des couteaux, la taille des ampoules électriques ou autre objets domestiques dont la standardisation est principale (n'importe quel mouchoir va à n'importe quel nez, mais n'importe quelle chaussure ne va pas à n'importe quel pied).

Époque moderne : industrialisation, commercialisation

Texture sans accroc d'un mouchoir en tissu au microscope.

Au XIXe siècle, le mouchoir aurait tendu vers une normalisation en 30x30 (cm), plus fréquemment 40x40, moins fréquemment 50x50 (ces données sont nécessairement approximatives, ainsi qu'on vient de le voir).

À la marge, certains types spécifiques de mouchoirs ne se sont jamais standardisés : ainsi du mouchoir pour bébé en forme d'animal par exemple, attaché à un hochet (ou autre), pouvant particulièrement bien servir de doudou, particulièrement répandu quoiqu'hygiéniquement insane.

L'automatisation a aussi apporté une plus grande rapidité et une meilleure efficacité dans la production de mouchoirs de qualité : à la main, avec le métier mécanique, un accroc est plus habituel qu'avec un automate (voir la texture ci-contre).

Les qualités de mouchoir en tissu
Détail d'un carré de coton en coton de Jaipur. Impression à la planche de bois et peinture à la main, vers 1795.

Un mouchoir non jetable est généralement fait d'un tissu léger, doux, peu épais et néenmoins solide. Les fabricants de mouchoir en tissu ont, dans le passé, cherché ces qualités.

Au XVIIIe siècle, de nouvelles qualités de coton apparaissent, provenant surtout d'Inde, par exemple le madras, du nom de la ville indienne. Madras a aussi donné son nom aux tissus à carreaux, pour tous mouchoirs, nappes, chiffons.

À cette époque, les imports de textiles sont de plus en plus nombreux ; quelquefois blanchisseries reconverties, les manufactures se multiplient : c'est la période préindustrielle. Ces manufactures sont des indienneries . Une indiennerie célèbre est celle de Jouy-en-Josas, créée en 1760, et dont tire son nom la toile de Jouy[27]. L'indiennerie fabriquait, entre autres, des mouchoirs-châles. Si les toiles de Jouy étaient généralement imprimées (fréquemment à la planche de bois ou de cuivre), une fabrication plus compliquée et plus manuelle a persisté, surtout pour les broderies.

Vers le début du XIXe siècle, ces broderies pouvaient quelquefois être faites à la machine ; ensuite, les métiers manuels ont progressivement disparu, faisant des chômeurs de ces particulièrement nombreux tisserands qui travaillaient dans les caves (ainsi la fabrication de chaussures à Cholet doit son importance à une reconversion massive de tisserands au chômage au XIXe siècle).

Entre 1800 et 1830, c'est la mode du carré de coton, dont on peut faire un châle, un mouchoir pour se moucher, ou encore un mouchoir pour ne pas se moucher (cf. plus haut, le mouchoir ostentatoire). Les carrés de coton reprenaient fréquemment (et toujours actuellement) les motifs indiens dits paisley qu'on retrouve sur les bandanas (ces derniers étant des dérivés du mouchoir de tête ou du moins, leurs équivalents indiens ; par exemple la wikipédia néerlandaise définit strictement le bandana comme un mouchoir (zakdœk) pour la tête[28]).

Mouchoir en tissu. On peut distinguer la marque, ton sur ton, du fabriquant.

La soie est particulièrement tôt utilisée, plus douce que le coton, du moins avec les techniques préindustrielles. En Chine, dès la dynastie des Ming, la soie se décline dans toute une série d'accessoires, dont les mouchoirs. La soie a l'avantage sur le coton d'être particulièrement légère et bien plus aisément soyeuse (cet adjectif lui-même vient d'ailleurs du mot soie).

Les célèbres manufactures fabriquant (entre autres) des mouchoirs sont apparues généralement au XIXe siècle : Baudin (à Bolbec), Winkler, etc. Les tissus de grande qualité les plus communs sont les cotons indiens, la soie des soieries de Lyon, et la majorité des soies de Chine. Sans oublier le coton Jumel (ou Gossypium barbadense), provenant généralement de l'Égypte quoique son origine soit péruvienne, et dont les fibres sont particulièrement longues et d'une grande qualité (5 % de la production mondiale de coton).

Le satin sert aux bordures du mouchoir. Le lin a longtemps été utilisé pour la batiste (surtout dans le Cambrésis).

Un luxe de tradition : le mouchoir de Cholet

Depuis la révolution industrielle, Cholet, en Maine-et-Loire, a toujours été un important centre de production textile[29]. Cholet est ainsi nommée la «capitale du mouchoir» ou la «ville aux mouchoirs», en référence surtout au célèbre mouchoir rouge de Cholet, apparu dans les années 1900.

Ce mouchoir est rouge et blanc. Le blanc rappelle l'histoire royaliste de la région ; au cours de la guerre de Vendée, les Chouans se ralliaient à la couleur blanche de leur drapeau — la légende raconte même que le comte Henri de La Rochejaquelein (ou François de Charette) portait trois mouchoirs blancs sur son uniforme, afin d'être reconnu des siens ; mouchoir qui d'autre part pouvait servir de cible aux Républicains). Le blanc a toujours été l'une des couleurs symboliques du roi de France (du drapeau blanc au panache blanc d'Henri IV). Le rouge du mouchoir serait un rappel du sang versé par les Vendéens au cours de ces guerres. C'est un tisserand, Léon Maret, qui l'aurait créé en 1900, profitant du succès d'une chanson de Théodore Botrel, chantre breton : «Le mouchoir rouge de Cholet»[30], rouge du sang du héros qui le portait :

«Mais qu'est-ce là dans ma poquette ?
C'est mon vieux mouchoir blanc... si laid
Je te le donne pour ta fête
Plein de sang, ma mie Annette
Il est si rouge qu'on dirait
Un mouchoir rouge de Cholet.»

L'industrie de la cellulose

Icône de détail Articles détaillés : Papier et Kleenex.
Mouchoir plié, mouchoir déplié.

Différents types de mouchoirs sont apparus

D'un point de vue écologique, il vaut mieux utiliser un mouchoir en tissu réutilisable, car un mouchoir de cellulose jeté dans la nature met près de trois mois à disparaître. Pour avoir un ordre d'idée de cette pollution, l'entreprise Kimberly-Clark Corporation (fabricant des Kleenex) seule vend 300 milliards de mouchoirs par an aux États-Unis et en Europe, dont 20 milliards en France.

En revanche, du point de vue hygiénique, un mouchoir en papier jetable est préférable. Surtout, le mucus, s'il n'a rien de révulsant, reste un nid à microbes. A titre d'exemple, le virus respiratoire syncytial peut vivre plusieurs jours dans un mouchoir et provoque une infection virale chez le nourrisson.

Mais ces considérations[31] ne portent que sur les mouchoirs en tissu réutilisés trop de fois ; il est recommandé de les laver particulièrement régulièrement. Pour cela, 60°C en machine sont suffisants. Pour un mouchoir d'une propreté impeccable, avec le moins de germes et d'acariens envisageable, on peut utiliser de l'eau de Javel (mais attention aux couleurs).

Fabriquer un mouchoir en papier nécessite du papier, par conséquent du bois ; le papier recyclé est moins soyeux, moins vendable. D'un autre côté, laver un mouchoir en tissu est aussi source de pollution (lessive, eau en abondance pour une si petite pièce de tissu). La solution la plus écologique reste de se moucher dans ses doigts.

D'autre part les sportifs se mouchent rarement dans un mouchoir, les footballeurs ou rugbymen sur un terrain, jamais.

Le Kleenex

Apparu en 1924, le mouchoir en papier est plus hygiénique, non lavable, et participe de l'ère du «tout-jetable».

En 1924, le Kleenex est fabriqué par la Société Kimberly-Clark : c'est une pièce de papier doux pour le démaquillage des femmes (Kleenex est une déformation ludique de clean up, «nettoyer»). Ce matériau servait à l'origine de filtre dans les masques à gaz au cours de la Première Guerre mondiale. Mais dès 1926, la société s'aperçoit que les consommateurs utilisent le Kleenex pour se moucher. C'est pourquoi dès 1930, Kimberly-Clark ne produit plus que des mouchoirs jetables et se fait mondialement connaître. [32]

En France, l'appellation kleenex[33] est progressivement supplantée par le mouchoir en papier[34] (on parle aussi de papier mouchoir, par ressemblance avec le papier calque, le papier filtre, etc. ). Dans les pays anglo-saxons, l'équivalent du kleenex est le tissue, du français tissu, qui servait à désigner par euphémisme le mouchoir lorsque ce terme était reconnu comme vulgaire (ou du moins à éviter) par les couches supérieures de la société. Cet euphémisme a actuellement disparu.

Le tissue, paradoxalement, n'est pas en tissu, de même que le handkerchief n'est plus un couvre-chef : il s'agit là de glissements de sens sous des mots inchangés.

Un mouchoir en papier se compose de papier. Structure moléculaire de la cellulose.

En boîte

Une boîte de mouchoirs cubique.
Mouchoirs comparés. De gauche à droite : un paquet japonais à ouverture latérale ; un paquet japonais à ouverture centrale ; un paquet occidental à étiquette autocollante[35].

Après le Kleenex, Kimberly-Clark invente dès 1928 la boîte de mouchoirs avec ouverture prédécoupée sur le dessus.

Il existe actuellement des boîtes design pour cacher des boîtes visuellement pauvre (donc réutilisables, du type qu'on met dans les voitures, sur la plage arrière — de formes extrêmement variées). La forme des boîtes rectangulaires semble issue des premières poches de mouchoirs, rectangulaires elles aussi ; plus il y a peu de temps, certaines boîtes se démarquent de ce modèle et prennent une forme plus cubique ; à cette innovation répondent les motifs colorés, eux aussi assez nouveaux, de ces boîtes cubiques mais aussi sur les mouchoirs eux-mêmes, quoiqu'ils soient jetables. En effet, pendant longtemps (environ jusqu'aux années 1990), les boîtes rectangulaires comportaient rarement des motifs distrayants, si ce n'étaient diverses déclinaisons de la marque du fabriquant ou du distributeur.

D'autre part, il existe de nombreuses variétés de poches en lin, de fabrication d'une bien moindre ampleur.

En paquets

C'est toujours les Kleenex qui sont commercialisés pour la première fois, en 1932, sous la forme de paquets.

Les paquets de mouchoirs en papier au Japon ont la forme de petites poches, peut-être de la forme des premiers paquets de mouchoirs en papier importés au Japon. Par la suite, les paquets japonais n'ont pas évolué de la même manière que les paquets occidentaux, vers une forme cubique ou rectangulaire, avec une étiquette collante pour la fermeture : les paquets japonais n'ont pas cette étiquette et se ferment comme toute poche à double battant (dispositif d'ouverture en barbacane).

Du reste, les mouchoirs contenus dans ces poches sont plus larges et fréquemment moins épais qu'en France, et pliés différemment. Peut-être l'habitude française du mouchoir en tissu oblige-t-elle à une certaine solidité dans le mouchoir jetable en France, en vue d'une éventuelle réutilisation. Le mouchoir en tissu est presque absent des coutumes nipponnes, pour une utilisation de mouchage du moins : les mouchoirs en tissu pour s'éponger le front (ou autre utilisation hygiénique) sont par contre assez communs (voir photo des hankachi, supra). Les mouchoirs en papier servent aussi, au Japon, pour tout essuyage ou épongeage, lorsque le hankachi fait défaut. En outre, les Japonais ne connaissant pas vraiment la serviette de table en tissu, ils confondent facilement le mouchoir en papier et la serviette en papier de restaurant, tous deux jetables et de même taille : l'un peut remplacer l'autre à l'occasion.

Addition de menthol et autres «effets soyeux»

La qualité du mouchoir est relevée quand une marque propose des mouchoirs au menthol ou à d'autres additifs (le menthol est aussi d'une utilité hygiénique). Le menthol et les autres luxes tendent à se généraliser même dans les mouchoirs de premiers prix.

Il est par conséquent envisageable pour le consommateur de choisir entre deux conforts : le confort du mouchoir neuf et jetable, additionné de conforts supplémentaires (visuels, olfactifs, etc. ), et le confort de l'objet personnel, intime, le mouchoir en tissu, faisant presque partie de la garde-robe, et utilisable dans des occasions quelquefois particulièrement éloignées de l'hygiène nasale.

Expressions

  • «Tenir dans un mouchoir de poche» : être de petite dimension ;
  • «concurrents) dans un mouchoir» : particulièrement rapprochés.
  • «Jeter le mouchoir à une femme» : Choisir à son gré, entre plusieurs femmes, celle qu'on préfère ; par allusion à la manière dont on prétend qu'en usait le sultan pour choisir parmi ses femmes la favorite d'un soir (expression archaïque).

Citations

  • «Il laissait choir son mouchoir de soie.
Il disait :
"Chois comme ce mouchoir de soie... mon chou ! Chois léger !"
Qu'est-ce qu'il a pu me faire choir !» (Raymond Devos[36]).
  • «Les mouettes naissent des mouchoirs qu'on agite au départ du bateau.» (Ramón Gómez de la Serna, Greguerias).
  • «Je fais un nœud à mon mouchoir pour me rappeler que j'existe.» (Alexandre Arnoux).
  • «En matière sentimentale, il ne faut jamais offrir ni conseils ni solutions... Uniquement un mouchoir propre au moment adequat.» (Arturo Pérez-Reverte, Le Tableau du maître flamand).
  • Le groupe country/folk franco-suisse romand Aristide Padygros a sorti en 1976 un 33 tours dont la pochette représente un mouchoir brodé à son nom, et ayant manifestement servi (Paddy Blue, dit aussi Le Mouchoir, Cezame 1976).

Notes et références

«Adieu, adieu !». Détail de Goodbye - On the Mersey.
  1. Détail du tableau de Francisco Goya, Bartolome Sureda y Miserol, 1803-1804. Huile sur canevas. Visible à la National Gallery of Art, Washington.
  2. Référence : Vêtements exposés au Musée du quai Branly, Paris
  3. Jérôme Carcopino, La Vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire .
  4. Et lorsque les mouchoirs en papier n'existaient pas, dans le passé, les Japonais se mouchaient déjà dans des pièces de papier léger (et non de tissu) fabriqué à partir de la soie, dits washi, eux aussi «jetables» (mais réservés aux gens aisés), comme il est rapporté en octobre 1615 dans les Relations de Mme de St Troppez à propos des premiers Japonais entrés en contact avec le sol français (à l'époque du commerce Namban : «Ilz se mouchent dans des mouchoirs de papier de soye de Chine, de la grandeur de la main a peu prez, et ne se servent jamais deux fois d'un mouchoir, de sorte que l'ensemble des fois qu'ilz se mouchoyent, ilz jestoyent leurs papiers par terre». Bibliothèque Inguimbertine, Carpentras. Cité dans : Francis Marcouin et Keiko Omoto, Lorsque le Japon s'ouvrit au monde , Découvertes Gallimard, Paris, 1990. ISBN 207053118X. Pages 114-116.
  5. Le scandale du tableau fut aussi dans son plan : l'ecclésiastique, en rouge, est au même niveau que la femme qui pleure. Cette particulièrement grande toile est visible au Musée d'Orsay, Paris.
  6. Montaigne, Essais, Livre I (1580), chapitre 22, «De la coustume, et de ne changer facilement une loy receüe».
  7. Chapitre IV, il s'agit du personnage nommé Regimbart
  8. Référence : [1]
  9. The Fireplace, par le peintre français James Tissot, 1869. Ici le mouchoir, dont les plis sont abondants, vient s'ajouter aux innombrables vêtements de la jeune fille ; il est un accessoire et pas toujours un vêtement.
  10. 1804. Visible au Musée du Louvre, Paris.
  11. Ainsi à la fin de ce poème :
    «Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
    Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or;
    Qui dans le bercement des hosannas s'endort,
    Et se réveille, lorsque les mères, ramassées
    Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir
    Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !»
    Arthur Rimbaud, Poésies (1871), «Le Mal».
  12. Les enfants ou les adolescents peuvent exécuter cette danse, peut-être en costume. La farandole peut alterner hommes et femmes, qui se tiennent par la main : le «meneur» pouvant particulièrement bien être une «meneuse». Source :.
  13. Le mouchoir pouvant ainsi servir de signal secret entre deux personnes complices, puisque ne comportant pas de mots.
  14. Titre original : Goodbye - On the Mersey (dont le détail est ci-à droite). À noter, la grande quantité de mouchoirs sortis par les gens pour l'occasion.
  15. À relier au nom d'un des premiers parfums pour homme, Mouchoir de Monsieur, de Guerlain, créé à une époque (début du XXe siècle) où les hommes se parfumaient peu mais avaient des mouchoirs.
  16. Dessin visible au Louvre, Département des Arts graphiques.
  17. Par exemple dans des costumes de mariage bretons :
  18. Référence : [4] et [quelques moussors http ://senegaltraditions. free. fr/traditions_corporelles/coiffure. htm]
  19. Référence : [5]
  20. Ainsi en est-il souvent, par exemple, des spectateurs du Stade Santiago Bernabeu de l'équipe du Real Madrid. Exemple : [6]
  21. Source : [7]
  22. Référence : [8]
  23. Publicités : à gauche, pour une école de langue privée ; à droite, pour le musée du curry. En haut, publicité pour une banque. Paquets de mouchoirs distribués dans une rue de Tokyo, Japon, 2006.
  24. Photos d'hôtesses distribuant des paquets de mouchoirs : [9]
  25. Mais de plus en plus au fil du temps ; c'est ainsi que naissent les modes : par dérivations successives de l'usage.
  26. Texte intégral sur wikisource
  27. Informations sur la toile de Jouy
  28. Le terme hollandais a peut-être une histoire liée à sa présence aux Indes (Indonésie). D'autres langues font énormément plus la distinction entre bandana et mouchoir, ainsi pour le sjalett suédois ou le bandana allemand.
  29. Site du Musée du textile à Cholet, fabriquant surtout le célèbre mouchoir rouge.
  30. Texte intégral sur le site de la mairie de Cholet : [10]
  31. Références : [11] et [12].
  32. (en) Historique de la marque Kleenex
  33. On rédigé Kleenex, avec une majuscule, lorsqu'il s'agit du mouchoir Kleenex fabriqué par l'entreprise Kimberly-Clark ; on rédigé kleenex, avec une minuscule, pour le nom qu'on donne abusivement à tout mouchoir en papier. La question ne se pose pas pour le tempo allemand : dans cette langue les noms ont tous une majuscule.
  34. Au Québec, on parle de kleenex (du nom de la marque), terme quelquefois usité en France, et rarement en Afrique. En Allemagne, on parle de Tempo ou de Taschentuch.
  35. Depuis quelques années, il y a une sophistication du plastique du paquet : on trouve de plus en plus de plastiques doux et opaques (paquet de gauche)  ; le paquet japonais habituel est en plastique transparent et il est plus fragile (paquet central). L'ouverture latérale semble aussi moins courante et plus récente.
  36. Texte intégral : [13]

Bibliographies
  • Le mouchoir au Moyen Âge. Le mouchoir dans tous ses états. Actes du colloque mondial du 12 au 14 novembre 1997, textes réunis par J. -J. Chevalier et E. Loir-Mongazon, Cholet, Musée du Textile, 2000.
  • Revue La France pittoresque, n°17.
  • Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d'Alain Rey.

Liens externes



Cet article incorpore des extraits de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, publiée au XVIIIe siècle, et actuellement dans le domaine public.

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